Recherche sur les vampires [PV Naomi]

Après avoir posé ma question, un silence très dérangeant s'installa. La fille aux cheuveux roses pâles me regarda d'un air assez surpris, comme si elle se demandait comment j'avais réussi à aller à cet table. Finalement, après quelques secondes, elle prit une inspiration et répondit d'une voix agréable mais teintée d'ennui :

« Oh, ça dérange pas. Je suis habituée à ne pas être vue. Tu peux rester si tu veux, de toute façon, il doit plus y avoir de place nul part sinon tu serais pas ici... »

Et, avec un soupir, elle retourna dans son livre en bâillant. Malgré cette accueil chaleureux, je m'installai le plus loin possible d'elle et commençai de déchiffrer le pavé sur les vampires... A peine avais-je commencé de comprendre le sommaire de l'encyclopédie que la jeune fille se leva le plus discretement possible et alla remettre son livre dans son emplacement. Comme elle était en train d'en choisir un autre, j'en profitais pour l'observer plus en détail. Elle devait avoir environ 15 ans mais elle était assez petite... A peine 10 cm de plus que moi. De plus, elle était aussi mince, ce qui la rendait encore plus discrète. Elle possédait des petites mains aux doigts fins et délicats avec des ongles bien entretenus. Je regardait son visage à la peau pâle comme un enfant, encadré par des cheveux soyeux et roses pâles qu'elle portait plutôt court. Ses yeux roses foncés, presque rouges exprimaient, malgré cela, la douceur de son esprit. Comme elle revenait vers notre table je me remis immédiatement à lire.

A mon grand découragement, ce bouquin plus épais qu'un dictionnaire ne contenait absolument aucune information sur comment redevenir un humain. Rien que les avantages d'être un vampire, comment devenir un vampire, les pouvoirs des vampires, comment les vampires sont apparus dans le monde, comment les vampires meurent, les techniques de chasse des vampires (les schémas sont très berk...). Le mot "humain" était juste employé pour parler du goût de son sang, de la façon la plus amusante de les chasser... Mais absolument rien sur "redevenir un humain". A croire que personne ne c'est possé la question sauf moi. Vexé et énervé, j'allai me lever pour remettre ce livre (ou le déchiqueter) quand je vis que les vampires avaient le pouvoir de voir les auras.

Intrigué, j'appris que les vampires, s'il se concentraient suffisament, pouvait voir les auras des personnes, cette sorte de sphère autours de chaque être conscient définissant ce qu'il est, son humeur, sa puissance magique... Après quelques minutes d'essais infructueux, je réussis à passer en vision aura... C'était impressionant ! Chaque personne avait son aura particulière, et celle-ci brillait, chantait, se mélangeait avec les autres auras dans une explosion de couleurs... En regardant de plus près, je pus différencier les auras des différentes races de l'Academy. Les anges avait une aura de lumière : douce, coloré, réconfortante, on voulait entrer en elle et s'y blottir pour dormir... Les démons, au contraire avaient une aura enflammée : brûlante, effrayante, elle donnait envie de fuir le plus loin possible. Les vampires possédait une aura sombre et froide ; on avait l'impression qu'un liquide suintait de celle-ci... Et enfin, les humains dégageait une aura particulière : celle-ci était remuante, changeante ; elle passait dans toutes les couleurs de l'arc-en-ciel en moins d'une seconde, dansait dans un rythme inconnu...

Ebloui par toutes ces impressions, je regardait tout autour de moi, la bouche ouverte, les yeux écarquillés, l'air ahuri... Et je posai le regars vers la fille devant moi. Son aura m'éblouit comme un soleil : elle était gigantesque, lumineuse, à la fois douce et piquante, brillait de toutes les couleurs à la fois et dégageait une énergie incroyable. Fasciné, je ne pus résister à la tentation d'avancer la main pour la toucher... Dès que je l'effleurai, je sentis toute la puissance qui se cachait dans cette jeune fille, toutes ses émotions et... son goût. Je tentais de me maîtriser mais, petit à petit et malgré moi, mes dents s'allongèrent...

Mon livre était meilleur que le précédent, j’avais bien choisi, mais j’étais dérangée par la présence du garçon. J’étais habituée d’être seule, dans ma chambre, quand je lisais. Seule pour entrer dans l’univers du livre que je lisais. Mais là, je n’étais ni seule ni dans mon lit. J’étais dans une bibliothèque gigantesque remplie de gens, assise à la même table qu’un vampire(du moins, d’après ce que j’avais deviné). Ce garçon m’intriguait. Il était venu à ma table Après un moment, je cessai de me retenir et je levai les yeux, discrètement, vers lui pour le détailler. Il était petit, plus que moi même. Et mon observation s’arrêta là. Il venait de lever la tête, regardant autour de lui comme s’il voyait quelque chose de nouveau, d’extraordinaire. Et c’était peut-être le cas, qui sait... Il se tourna vers moi. Il me regardait d’un drôle d’air, comme s’il voyait autre chose que ce qu’il avait vu tantôt. Il avança la main et m’effleura, me touchant à peine. J’avais cessé de bouger en voyant ses dents... Elles me semblaient plus longues... Qu’est-ce qui se passait ? Qu’est-ce qu’il avait lu ou vu pour réagir comme ça ?

« Euh... ça va ? Y’a un problème ou...? »

J’avais parlé à voix haute, oubliant où j’étais, ce qui me valu plusieurs regard réprobateurs auxquels je répondis par un sourire désolé. Je repris plus bas :

« Vo...Tu me le dis si tu veux que je t’aide, d’accord ? »

Je me forçais, depuis que j’étais arrivée ici, à parler comme les autres élèves. À ne vouvoyer que les gens qui travaillaient ici. Je me forçais à montrer une assurance en moi que je ne possédais pas ou peu. Là, au fond de moi, je parvenais tant bien que mal à me convaincre que ce n’était qu’une impression, que rien n’arriverait ici, au milieu de tous ces élèves. Je rebaissai les yeux vers mon livre, tentant de reprendre ma lecture là où je l’avais laissée. Mais bon, encore là, ça ne m’aidait pas vraiment. Mon livre portait sur l’histoire d’une ville humaine assiégée par les vampires dans laquelle un couple tentait de survivre à leurs différences. Un classique quoi. Sauf que là, c’était la description complète du repas d’un vampire alors...

* Elle courait aussi vite qu’elle le pouvait. C’était peine perdue. Il était bien plus rapide et bien plus fort qu’elle. La faim, sa soif de sang, le poussait à attaquer une proie plus faible que lui. L’odeur de la peur l’excitait, celle de la volonté vivre aiguisait sa faim. Elle tomba une fois de trop. Il l’avait déjà rejointe et il se penchait sur elle. Des larmes coulaient sur les joues de la femme, la peur brillait dans ses yeux. Le vampire se délectait de ce qu’il voyait...*

Ceci n’était que l’avant-garde. Dès que le repas du vampire commença, je portai instinctivement la main à mon cou, jetant un coup d’oeil au garçon.

J'essayai de me controler au maximum, de refluer cette soif de sang, cette envie de mordre la fille aux cheveux roses en face de moi... Mais il fallait ignorer ce goût que j'avais ressenti, cette odeur inhalée, cette image lumineuse de l'aura, le douceur du contact, la musique de son sang... Impossible... Et malgré moi, je continuai à m'avancer de plus en près d'elle, à rallonger mes dents, à la dévorer dèjà des yeux. Au moment où je sentai que j'allai attaquer, dans un ultime effort psychique, je réussis à me contrôler... Mais c'est à cette instant elle prit la parole, après avoir remarqué mon comportement étrange et mes dents qui s'allongeaient, et sa voix mal assuré me remit dans cette envie de sang...

« Euh... ça va ? Y’a un problème ou...? »

Elle avait parlé assez fort, ce qui attira l'attention de quelques personnes, et j'esperais que celles-ci allaient remarquer ce qui se passait et allaient veir en aide à la jeune fille... Mais elles détournèrent vite la tête après avoir vu le petit sourir désolé que la fille leur adressa. Celle-ci reprit, d'un ton plus bas qui me fit encore plus saliver :

« Vo...Tu me le dis si tu veux que je t’aide, d’accord ? »

Et elle retourna à son livre, un roman qui paraissait dont l'histoire paraissait l'effrayer : à la moue dégoûté et a moitié apeuré qu'elle fit. Mais la soif de sang continuait... Je continuait à rêver du goût de son sang, ressentit brièvement, à la morsure que j'allais lui infliger, au plaisir de boire le liquide vital... Elle leva ses yeux rouge pâle vers moi, mettant sa main sur son coup, comme si elle me soupçonnait. A ce geste, ma partie vampire lui adressa un sourire sadique... "Comme si ce geste allait empêcher ta mort !"... Mais ma partie humaine ressurgit à ce moment là et je réussis à articuler difficilement :


-- S'il te plaît... Va-t-en... Dépêche-toi... Je suis dangereux...

Dès que j’eus porté ma main à ma gorge, un sourire mauvais éclaira son visage. C’était effrayant, vraiment. Et là, il se passa quelque chose d’étrange. On aurait qu’il se battait contre lui-même. Son sourire s’effaça peu à peu et il réussit à articuler :

- S'il te plaît... Va-t-en... Dépêche-toi... Je suis dangereux...

Je refermai mon livre et restai là quelques secondes à me demander ce que je devais faire. Est-ce que je devais partir, comme il me disait de faire, et risquer qu’il fasse mal à un autre ou rester là pour...pour faire quoi au juste ? C’était moi qu’il visait, c’est mon sang qu’il voulait. Mais pourquoi moi...? Je me levai tranquillement, retenant de mon mieux mon envie de rester pour l’aider et celle de partir le plus rapidement possible. Des envies contradictoires et totalement à l’opposé l’une de l’autre mais bon... Je plongeai mon regard dans le sien à peine une seconde, juste le temps de lui faire comprendre que je trouvais ça dommage que ça finisse comme ça, puis je tournai les talons et m’en allai.

Je m’enfonçai dans le dédale d’étagères remplies de livres, ayant toujours l’impression que quelqu’un me suivait, mais marchant tranquillement quand même. Je tentais de retrouver l’endroit où j’avais pris mon livre. Je me promenais en laissant ma main effleurer les livres près de moi, tournant et ici ou là, sans vraiment me soucier d’où j’allais. Je passai à côté d’un chariot à livre et y déposai le mien, espérant que quelqu’un le prendrait un jour. Je jetai un coup d’oeil derrière moi mais je ne vis rien. Personne. J’étais toute seule.

« Je me demande c’est quoi son nom... » murmurai-je pour moi-même.

Je me faisais peut-être des idées en croyant que quelqu’un me suivait mais au moins ça me permettait de penser à quelque chose. À un moment, je sentis une douleur traverser ma cheville. Je devais avoir marcher sur un objet mais quand je vérifiai, il n’y avait rien. J’avais tout simplement presque réussi à me fouler une cheville en marchant. Presque, c’était seulement sensible. Je continuai donc à chercher un autre livre mais en marchant moins vite...