Rencontre musclée

Ashe se dirigea d'un pas insouciant vers le dojo. Ouvrant les portes, il contasta que la salle était baignée par une lumière agréable pour ses yeux de vampire. Parfait, se dit-il Quel prodige cette magie qui lui permettait de marcher en plein jour sans souffrir. La salle était vaste et des fenêtres sur chaque mur diffusait une lumière plus que suffisante. Refermant légèrement les portes, il se dirigea et ferma les yeux pour s'imprégner de la sérénite des lieux. Ashe commença son échauffement qui consistait en pompes et position poirier sur trois doigts. Entament ses exercices avec une facilité enfantine, son esprit vagabonda. Enfance, il ne savait plus depuis longtemps ce que cela voulait dire. Aussi il était soucieux par rapport, devait-il les ignorer. Après tout, peu d'entre eux étaient vampires - à part cette Mitsumi, il devrait s'intéresser à elle. Ou alors devrait-il essayer de s'intégrer. Cela le changeait beaucoup trop de sa vie dans sa cabane attendant je-ne-sais-quoi.

Il était au mieux de sa forme, aussi il commença les vrais exercices. Il commença à donner des coups dans le vide. Puis ses mouvements devenaient plus fluides. cela ressemblait à une sorte de danse où chaque coup porté était calculé. Il se servit ensuite de ses pieds. Ashe voltigeait dans la salle comme il ne faisait plus qu'un avec elle. Entre deux coups, il échappa un sourire vite réprimé. Ici, il pourrait encore s'améliorer. Son corps parfait suivait sans problème chaque demande qu'Ashe faisait à son corps. De la sueur perlait de sa peau et répanda un parfum discret. C'était une des bizarries qu'il avait hérité de sa transformation, Il avait charmé bon nombre de jeunes femmes ainsi et profitant de leur hospitalité. Brusquement, il dérapa légèrement avant de se reprendre.

" Fichu pensées, lâcha-t-il dans un juron. Je devrait apprendre à les contrôler."

Il reprit mais ses geste devinrent plus secs, plus destructeur. Il venait de se souvenir de la "rentrée" où il était au milieux de ces gamins à part les démons et les autres anges lors de la présentation de l'Academy par la directrice. Elle intriguait un peu Ashe car elle faisait très jeune mais possèdait une aura très forte. Malgré sa taille un peu petite, elle envoûtait bon nombre d'élèves en parlant d'un ton assuré. Enfin, elle était humaine. Il faillit déraper à nouveau. Ne plus penser, se persuada-t-il en pensée. Il se plaça dans une position de défense. Cette positon lui venait d'un rôdeur qui était passé près de chez lui. En échange d'un abri temporaire, l'homme lui enseigna des techniques de combat et protection. Ces dernières ne lui avaient jamais servi mais bizarrement il les révisa. Sans doute dû au fait qu'il se trouvait ici. Puis, il enchaîna sur la maîtrise du vent. Il ne se sentait pas trop à l'aise avec cet élément capricieux qu'il falait contrôler sans interruption ous peine de voir ce qu'on manipulait vous exploser au visage.

Ashe s'arrêta au bout d'une heure. Son corps lui rappelait une soif qu'il combattait depuis un mois. Se saississant de sa gourde, il but à pleine gorgée, le liquide à l'intérieur le dégoûtaient autant qu'il se délecta de chaque goutte qui atterissait dans sa gorge. Il la posa en luttant pour ne pas boire plus du liquide rouge écarlate. Il se saisit ensuite d'une serviette posée là. S'essuyant les cheveux, il se secoua ensuite la tête. Ils revinrent à leur position initiale avant que la sueur ne les humidifie. Il consatatait tout de même qu'il n'avait pas apporter de serviette. Son esprit recommençait à fonctionner, ses sens aussi. Il sentait une présence non agressive. Ah bravo et si cette créature avait voulu t'attaquer, tu serais bien avancé, se gronda-t-il. Levant les yeux, il vit qu'une jeune femme était présente. En regardant de plus près, il vit que c'était cette Naomi qu'il avait aperçu peu de temps après lui, pensa-t-il. Il resta un instant interdit. Pourqui était-elle là? Et depuis combien de temps aussi? Voulant briser ce silence désagréable, il lança d'un ton poli et mesuré :

" Bonjour mademoiselle, commença-t-il et poursuivit par : Que me voulez-vous si ce n'est pas trop indiscret? Je pouarrais peut-être vous aider en quoi que ce soit."

Elle sourit comme il voulait me taquiner. Sa peau semblait très claire. Etait-elle assez en forme pour un duel? On verra bien quand cela viendra. Bon, si elle voulait jouer comme ça, elle va être surprise.

" Au fait merci pour la serviette. très gentil de votre part. Est-ce qu'un duel vous intérresserait?"

Sur une inspiration, il ferma la porte avec la maîtrise du vent. En passant ,il effleura la joue de Naomi et pour la première fois de la journée, il allait s'amuser sans retenue.

Ça vous est déjà arrivé de vous réveillez avec une idée, une envie ? Ça vous est déjà arrivé de vouloir faire quelque chose sans savoir pourquoi ? Moi oui. C’était exactement ça qui c’était passé ce matin-là. Je m’étais réveillée avec l’envie de me baigner. Alors, comme de raison, j’étais allée déjeuner et tout, puis je m’étais préparée pour la piscine : J’avais enfilé mon maillot puis j’avais remis mes vêtements, je m’étais prise une serviette et tout le tralala et je sortis de ma chambre avec la ferme intention de trouver les piscines. C’était peine perdue. Moi et l’orientation, c’est deux choses bien différentes l’une de l’autre. Tout le monde le sait ou l’apprend bien vite. Comme moi. Sauf que moi, j’ai la fâcheuse tendance à oublier ce détail. Alors, errant dans l’Académie, je me retrouvai devant une porte close d’où me parvenait des bruits de coups perdus, de coups donnés dans le vide. J’ouvris la porte aussi discrètement que possible et je glissai à l’intérieur. À mon avis, ça avait fait un boucan terrible mais le garçon qui s’entraînant ne semblait pas l’avoir remarqué. « Il est probablement très concentré » me suis-je dit à ce moment-là. Je m’assis sur un banc qui traînait le long d’un mur, ni loin ni près du jeune homme. Juste assez pour bien le regarder mais pas trop près au point de recevoir un coup ou de le gêner dans son entraînement. Apparemment, il venait tout juste de commencer. Les simples exercices qu’il accomplissait facilement au début devinrent de plus en plus complexe, de plus en plus exigeant. Pourtant, rien ne paraissait chez lui ni fatigue ni émotion... ou presque. J’eus le temps de remarquer un petit sourire qui disparut si rapidement que je crus avoir halluciné ce sourire. Il dérapa une fois puis une autre. Un long moment avait passé mais j’étais comme absorbée, intriguée par lui et par cet entraînement plus ou moins violent. Une odeur agréable s’était diffusé dans la pièce, effaçant toutes les autres sans en devenir agressante pour autant...

Soudain, il s’arrêta. Combien de temps avait passé depuis mon arrivée ici ? J’estimais environ 50 minutes. Il y avait eu une sorte de pause de quelques secondes puis il empoigna une gourde dont il but le contenu en grande partie. Enfin, c’était une supposition, je ne pouvais pas vraiment savoir. Il la posa, comme à regret, puis attrapa ma serviette et s’essuya les cheveux avec. Il secoua la tête après et ses cheveux reprirent une apparence normale., comme s’il ne s’était pas entrainé. Puis ce fut comme si le temps c’était figé. Il me faisait face mais, ayant la tête baissée, il ne m’avait pas encore remarquée. Mais j’étais habituée à me faire oublier. Je fus même un peu surprise lorsqu’il daigna de lever la tête dans ma direction. Son regard appuyé me dérangeait, je n’étais pas habituée à faire observer de la sorte. Je baissai les yeux pendant un moment puis, lorsque je sentis que son regard était moins appuyé, je relevai la tête. Il sembla me reconnaître mais moi, je ne replaçais vraiment pas. Son visage me rappelait vaguement quelque chose mais je devais l’avoir croiser dans l’Académie, tout simplement. Le silence s’étirait toujours et il me regardait encore. Je n’osais ouvrir la bouche pour parler, pour briser ce silence. Je le regardais, l’examinais sans être impolie ni impudente. J’eus le temps de me perdre dans ma contemplation durant le délai qui précédait les paroles qui me sortirent de mes pensées.

" Bonjour mademoiselle. Que me voulez-vous si ce n'est pas trop indiscret? Je pourrais peut-être vous aider en quoi que ce soit."

J’eus un sourire. Moi-même j’ignorais pourquoi j’étais entrée ici... Non, j’étais entrée ici pour voir qui était là mais j’ignorais pourquoi j’y étais restée. Et du côté de l’aide, je ne voyais pas en quoi il pourrait m’être utile. J’étais sur le point de lui répondre tout ça mais il avait déjà repris la parole.

" Au fait merci pour la serviette. très gentil de votre part. Est-ce qu'un duel vous intéresserait ? "

Tout de suite après que ces paroles furent prononcées, un coup de vent ferma la porte que j’avais oubliée et je pus le sentir glisser sur ma joue. Je sentais bien que ce vent n’était pas naturel ce qui fit en sorte que je portais la main à ma joue instinctivement. Je le regardai, à la fois intriguée et gênée à son égard. Il semblait sur le point de s’amuser alors que moi, j’étais tout simplement gênée d’être et que la seule que j’espérais était qu’il me laisse partir sans trop de dommage. D’une voix basse et très peu assurée, je dis :

« Je... je ne me suis jamais battue. Je ne sais pas me battre... Et pour la serviette, je ne l’avais pas apportée pour vous mais plutôt pour moi parce que je voulais juste aller me baigner... »

Je réalisai soudain une chose : Je n’avais pas à m’expliquer. Maintenant qu’il savait mon inaptitude à me battre, et donc par conséquence à me défendre, il pouvait abuser de cette faiblesse. Je me réprimai intérieurement. Peut-être qu’il était gentil et qu’il voudrait m’apprendre... Même si je n’y tenais pas vraiment ça pourrait toujours me être utile. Comparée au gens de cette académie, j’étais nulle, une bonne à rien. Mon pouvoir était si faible par rapport aux autres élèves que je passais pour une humaine toute à fait normale. Avec mon attitude plutôt douce et réservée, je devenais une cible facile. Mais j’avais toujours été comme ça et le changement prendrait du temps à venir. À moins qu’on m’aide très fortement et ça, je ne le souhaitais pas vraiment. Qu’importe. Je laissai mes cheveux retomber devant mon visage alors que je soufflai dans un murmure à peine audible :

« C’est pas très bon comme situation, pas vrai ? »

Je soupirai, un peu découragée de moi-même.

Sitôt mes paroles avaient quittées ma bouche, que je regrettai les avoir dite. Un duel ? Une personne censée ne lançerait pas ceci pour lancer une conversation. Elle aurait plutôt dit si, elle aussi, elle aimait se promener seul sous l'éclairage bienfaisant de la lune. Puis, tirant de mes rêveries, elle dit d'une voix peu assurée :

« Je... je ne me suis jamais battue. Je ne sais pas me battre... Et pour la serviette, je ne l’avais pas apportée pour vous mais plutôt pour moi parce que je voulais juste aller me baigner... »

Quel goujat, j'ai osé me servir de sa serviette sans son accord. Enfin, elle ne prenait mal pas le fait que je m'en sois servi. Mais pourquoi se justifiait-elle au sujet du combat ? À moins qu'elle souhaite que je l'aide à gagner en combat. Elle souhaite peut-être de manière détournée à me dire qu'elle veut s'entraîner sans trop à avoir à le demenader à un presque inconnu. Peu de gens accepterait ce genre de situation, Ashe non. Pour lui, dès que ça lui permettais de sortir de ses écritures, il était partant même si c'était dangereux. Je vais m'interresser à elle, pour pouvoir m'intégrer ici. En me retournant pour prendre ma gourde - en y touchant comme si elle pouvait me tuer en m'y abreuvant de trop, j'entendit dans un souffle, plus pour elle que pour mes oreilles :

« C’est pas très bon comme situation, pas vrai ? »

Que voulait-elle dire? Peu importe, elle a dis qu'elle allait se nager pourtant la piscine se trouve dans l'autre aile de l'Academy. Hériterait-elle d'un sens médiocre de l'orientation ? Ou faisait-elle semblant de s'être perdu et resté ici pour le regarder mais alors pourquoi? Elle devenait de plus en plus intéressante, Il se devait de l'aider, encore un reste de son passé obscur.

"Que voulez-vous dire par là? Demanda-t-il poliment en essayant de scruter ses émotions mais il ne voyait rien. De plus, si vous ne souhaitez pas répondre et si vous voulez, je peux vous aidez à devenir meilleure."

Il espérait qu'il n'avait pas commis d'erreur en proposant un entraînement. Cette époque était trop moderne et les usages pour parler à une fille avait beaucoup ghanger. Il se sentait comme gêné de parler.Ashe regardait alternativement la serviett et cette fille et la garda. Il ne pouvait pas la lui rendre mouiller par sa sueur, à moins qu'elle souhaite la laver elle-même. Néanmoins, il appréciait cette fille qui lui disait qu'elle n'étais très forte au combat. Ce genre de franchise était rafraichissante, cela le changeait avec les autres nouveaux vantards qui clamaient qu'il pouvait se battre contre des armées de milliers d'hommes. Puis il tilta. Elle était là devant lui, et lui l'examiner pour voir si elle était une bonne combattante. Il ouvra la bouche pour la refermer aussitôt sans aucune idée pour poursuivre la conversation à part pour l'invitation. Mais elle s'apprêtait à répondre.

« C’est pas très bon comme situation, pas vrai ? »

Un silence suivit mes dernières paroles. Quand je levai les yeux vers lui pour voir s’il avait réagi, je constatai qu’il était dos à moi, sa gourde de nouveau à la main. Je rebaissai mon regard sur ma robe. Si quelqu’un nous voyait en ce moment, il se croirait devant une reconstitution de la Renaissance : La politesse trop polie pour notre époque, nos vêtements légèrement différents de ceux que tous portait... Sa voix me tira de nouveau de mes pensées.

"Que voulez-vous dire par là? De plus, si vous ne souhaitez pas répondre et si vous voulez, je peux vous aidez à devenir meilleure."

Son ton était poli et posé quoique légèrement gêné. Je relevai la tête en remarquant cette intonation étrange dans cette voix pour le moins attirante. Attirante ? D’où me venaient toutes ses pensées, ses sensations étranges à son égard ? Peut-être était-ce son pouvoir, séduire les autres. Non, il maîtrisait le vent, il me l’avait prouvé peu de temps auparavant. En le regardant mieux, je crus reconnaître certaines ressemblance avec d’autres élèves de l’école : Un teint pâle, presque plus pâle que le mien, un corps presque parfait... Pendant un moment, à peine quelques secondes, je vis son regard aller de ma serviette à moi. Il la garda. Il pouvait bien la garder. Elle n’était pas vraiment à moi, elle était plutôt à l’Académie... Je remarquai alors qu’il me fixai comme s’il tentait de savoir ce que je pensais. Il n’allait sûrement rien trouver. À date, de tout ceux qui avait essayé, aucun n’avait réussi à lire mes pensées et encore moins deviner mes émotions sans que je ne les affiche. J’eus un sourire. Un livre ouvert disait-on de moi. Peut-être... Et peut-être qu’il attendait ma réponse. Nous ouvrîmes la bouche au même moment pour parler, moi pour répondre et lui pour me parler, je supposais. Il la referma et me laissa parler.

« Ce que je veux dire c’est que pour me défendre si jamais j’ai un problème avec quelqu’un... ou quelque chose... ça va aller plutôt mal, non ? Et je réponds toujours aux qu’on me pose, que je le veuille ou non... »

Dans mon tableau des bêtises du jour, une barre venait de se rajouter. Pourquoi me sentais-je obligée de répondre franchement à toutes ses questions ? Ou plutôt, à toutes les questions qu’on me posait. Tout en parlant, j’avais redressé la tête et écarté les cheveux de mon visage d’un mouvement de tête, laissant voir le léger rougissement qui colora mes joues quand je me rendis compte de ma bêtise. Je repris tout de même ma réponse.

« ... Et vous voudriez vraiment m’aider ? Je veux dire pour m’apprendre à me défendre au moins... Je déteste la violence et tout mais bon... dans notre monde, personne n’est à l’abri, surtout pas les filles. Mais pourquoi je raconte tout ça moi ?... Je n’y avais pas pensé mais puisque vous me le proposez, j’accepte. Merci... »

J’étais franche et, encore une fois, j’avais dérapé pendant que je parlais, j’avais dérapé de mon sujet. Je philosophais encore (ou presque). Je me mordillais la lèvre en le regardant, gênée. Il faut dire que je n’étais pratiquement pas sortie de chez moi durant mon enfance alors j’étais peu habituée à la présence des autres, des garçons plus particulièrement. Ils étaient un mystère pour moi, les garçons. Mais je savais que je finirais par m’habituer, à réussir à parler avec beaucoup d’assurance, à foncer tête baissée... Mes yeux rouges étaient rivés aux siens, dorés.

[Je suis toute mélangée quand tu passes du « il » au « je » puis encore au « il » ^^’ Mais je vais survivre, je m’habitue vite ^^]

Elle semblait s'emmêler dans ses paroles. Etais-ce dû à moi ou à elle ? Elle rougissait légèrement en se rendant compte de l'anarchie de ses mots. Ayant redressé la tête, elle continua :

« ... Et vous voudriez vraiment m’aider ? Je veux dire pour m’apprendre à me défendre au moins... Je déteste la violence et tout mais bon... dans notre monde, personne n’est à l’abri, surtout pas les filles. Mais pourquoi je raconte tout ça moi ?... Je n’y avais pas pensé mais puisque vous me le proposez, j’accepte. Merci... »

Elle dérapa encore du sujet. J'eus un sourire pour la calmer un peu. J'ai penché du fait que je lui avais pris sa serviette et que j'avais fait glisser l'air sur sa joue pour qu'elle parlait un peu vite et sans grande réflexion. Ou tout simplement, elle était franche, sans aucune arrière-pensées. Décidemment, cette journée était riche en bonnes surprises. En revenant sur elle, j'ai entendu qu'elle acceptait que je l'entraîne mais elle n'avait qu'une tenue de piscine ainsi que sa robe. Elle faisait assez ancienne noir et rose en ensemble parfaitement harmonieux, je me serais cru transporté à l'époque de la Renaissance. Et puis ses manières, aussi raffinées qu'avant. Mais là, je m'égarais dans mes pensées. Je reposais ma gourde près de moi et m'avança vers la porte pour la rouvrir - quel idiot de l'avoir fermée, elle était presque bloquée. Je lui sortis d'un ton posé :

"Je reviens tout de suit, je vais chercher d'autres serviettes pour notre entraînement. À côté de du dojo, il y a une petite salle avec des tenues de sport pour chacun. Il devrait il y avoir aisément la votre. Ainsi, vous pourrez vous changer tranquillement sans à avoir à rentrer dans votre dortoir avant que je revienne."

Je restais un instant pour la voir me répondre et je partis du dojo récupérer d'autres serviettes. En vérité, je ne savais pas trop où aller mais mon intuition me dis d'aller à la blanchisserie en espérant en trouver des propres au moins. Pendant que je courais - je ne pouvais décemment pas la laisser seule trop longtemps -, je me mis à réfléchir à notre conversation ou s'en rapprochant. J'ai répondu toujours trop franchement à ses questions, elle aussi mais je me sentais plutôt proche d'elle. Enfin, cela ne devait qu'une émotion - je butai sur ce mot - ephémère, dû à une remontée fugace de mon humanité perdue. Devais-je me rapprocher en ami ou m'éloigner aussi vite que je pourrais ? Je ne souhaitais vraiment pas revivre ce qu'il s'est passé la dernière fois que j'étais venu. Mais les circonstances étaient différentes et le passé était évidemment enterré depuis bien longtemps.

Enfin arrivés, je pris deux serviettes bien pliés qui étaient posés sur plusieurs déjà prêtes et repartis en troisième vitesse. En entrant dans le doj, je la vis prête dans sa tenue. Prête mais un peu nerveuse, il me semblait. Me faisant remarqué je lui passa une des serviettes propres - l'autre était dans un coin près de la porte -, je lui lança d'un air plus ou moins enjoué :

" Bien on a les serviettes, manque plus que la motivation, et là il en faut. Je pense qu'on va s'entraîner seulement sur l'art du combat en défense ? Tu m'as dis que tu n'aimais pas la violence donc on part sur ça."

D'un geste, je lui fis signe de commencer juste à s'échauffer pour éviter de se claquer un muscle inutilement. Espérons qu'elle apprécit le fait que je l'entraîne.

Je remarquai son sourire mais ne réagis pas. J’étais un peu perdue dans ma tête, comme toujours. En l’observant plus attentivement, je remarquai que ça semblait être le cas pour lui aussi. Il me regardait mais sans vraiment me voir on aurait dit. Il réfléchissait à tout, à rien, comme moi probablement. J’étais toujours assise sur le banc, à regarder autour de moi sans trop savoir quoi faire. Ses mouvements me tirèrent de mes pensées. Il avait déposé sa gourde et se dirigeait maintenant vers la porte.

"Je reviens tout de suit, je vais chercher d'autres serviettes pour notre entraînement. À côté de du dojo, il y a une petite salle avec des tenues de sport pour chacun. Il devrait il y avoir aisément la votre. Ainsi, vous pourrez vous changer tranquillement sans à avoir à rentrer dans votre dortoir avant que je revienne."

« Merci. »

Ce seul mot fut ma réponse et il sortit. Sans attendre, je cherchai la pièce dont il me parlait et je la trouvai. J’y entrai. Contrairement ce à quoi je m’attendais, la pièce ne sentait ni le renfermé, ni la sueur mais plutôt le linge fraîchement lavé. C’était plutôt encourageant. Je remarquai que la pièce semblait divisée en deux : Un côté pour les garçons, un autre pour les filles. C’était logique. En fouillant, je trouvai une tenue à ma taille. Fermant les yeux et tentant d’entendre un son, je m’assurai que personne ne venait puis me changeai aussi rapidement que je le pus. Quelle honte, quelle gêne cela aurait-il été s’il rentrai dans la pièce alors que je me changeais ! Je me rendis compte après avoir enfilé mes vêtements qu’ils étaient, avouons-le, bien ajustés. Mais plus grand aurait été trop... grand. Je ferais avec ça. Je pliai ma robe et la déposai dans un coin avant de retourner dans le dojo. Je m’assis sur le banc, les genoux remontés contre moi et le menton accoté sur eux. J’avais passé mes bras autour de mes jambes et je détaillais la pièce sans grande attention, attendant le retour de... de... C’était quoi son nom ? Je lui demanderai quand il reviendrait.

Je ne me rendis compte de sa présence seulement lorsqu’il fit apparaître la serviette devant moi. Je me redressai d’un coup, un peu surprise de ne pas l’avoir entendu approcher. Je pris la serviette et la déposai sur le banc en me levant.

" Bien on a les serviettes, manque plus que la motivation, et là il en faut. Je pense qu'on va s'entraîner seulement sur l'art du combat en défense ? Tu m'as dis que tu n'aimais pas la violence donc on part sur ça."

Sur ce, il me fit signe de m’échauffer. Je n’avais jamais été une très grande sportive mais ça, je savais le faire. Tout le monde savait ça. Alors je m’échauffai de mon mieux et une fois que je fus satisfaite de mes étirements je m’arrêtai et le regardai pour savoir quoi faire. J’étais un peu gênée mais bon, sûrement que ça passerait après un moment.

Zut, j'ai recommencé à être familier. Je la tutoyais sans m'être présenté. J'espère qu'elle n'en prendra pas ombrage. Ses étirements étaient un peu fait à la va-vite mais bon, venant de la part d'une jeune humaine qui ne s'entraînait pas, elle est plutôt douée. Je remarquais d'un seul regard mais ne pas crée une gêne mais je remarquais que sa tenue était très, comment dire, très ajustée. Je verrais ça avec la boule de poils. Je me mis dans une position de défense en l'enjoignant à faire pareil. Un pied en arrière et les deux bras en avant, paume vers l'avant.

« Bien vous voyez comme ça, vous gagnez en assise et si l'adversaire arrive, il perd en assurance. Enfin la plupart du temps. Oh, et je ne me suis pas présenté depuis tout ce temps. Mille pardon, je suis Ashe et nouvellement affectés à la Cross Guard. Pour plus d'information, lisez le livre sur la Cross.»

Je lui montrai d'autre mouvements simples tel le coup de poing cherchant à entraver l'attaque et si cela marchait pas un coup de pied sur la jambe qui est en avant pour arrêter le coup adverse. Je m'emflammais en lui enseignant les bases de la défense. Elle assimilait doucement mais sûrement. Une très bonne élève, écoutant comme il fallait. Une légère raideur mais l'exercice assouplira tout ça. Cela faisant longtemps que cela ne m'était pas arrivés depuis... depuis la mort de tous mes camarades. Cette seule pensées me plongèrent dans de sombres pensése et cela se lisait sur mon visage. Mais j'en passai outre, restons forts, les sentiments rendent faibles. Je me rendis compte trop tard que perdu dans mes pensées, j'ai prononcé ma dernière phrase à voix basse mais assez fort pour qu'elle l'entende.

« Ne faîtes pas attention à cela. C'est juste que cela m'a rappelé un vieux souvenir. Qu'est-ce que je fais à faire étalage de ma vie ? Je pense que vous avez autre chose à faire qu'écouter un vieux Gardien.» .

J'allai m'asseoir pour réfléchir un peu et je la vis se rapprocher. Etais-ce pour dire qu'elle partait ou resterait-elle pour m'écouter ? Secrètement, je n'osais espéret qu'elle reste pour parler mais je n'allais pas l'empêcher.

[Désolé pour le manque d'inspiration, mais je voulait le finir aujourd'hui]

Je le vis se placer d’une certaine manière et me faire signe de faire de même. Je m’exécutai pendant qu’il parlait. Il m’expliquait à qui servait cette posture ou quelque chose du genre puis il s’excusa et se présenta. On aurait dit une annonce publicitaire pour la Cross Guard « Pour plus d’information, lisez le livre sur la Cross ». Je me disais que c’était plus poli de me présenter à mon tour alors je le fis. Simplement.

« Aucun besoin de vous excusez, je ne l’avais pas fait moi non plus. Je suis Naomi, sans titre aucun ni... comment dire... d'« affection » particulière. »

Il enchaîna les mouvements, augmentant la difficulté des gestes lentement. De mon point de vue, je n’étais pas la meilleure mais je n’étais pas la pire. J’espérais que ces mouvements ne me serviraient jamais. Mais on est jamais trop prudente, non ? Peu importe. Je tentais de ne pas me perdre dans mes pensées et, pour une première fois, j’y parvenais plutôt bien. Je me concentrais sur ce qu’il m’apprenait. J’étais étonnée de m’apercevoir que j’aimais ça. Comme ça, ici, juste à apprendre, il n’y avait pas de violence, seulement des gestes. J’en étais heureuse. La concentration était probablement mon point faible. Peu importe ce que je faisais, je me laissais facilement distraire. C’était ça qui s’était passé. Je l’avais entendu die quelque chose sans comprendre les mots et je ratai ce que le mouvement que je faisais. Je ne repris pas le mouvement, je repris une pose normale quand il me parla.

« Ne faîtes pas attention à cela. C'est juste que cela m'a rappelé un vieux souvenir. Qu'est-ce que je fais à faire étalage de ma vie ? Je pense que vous avez autre chose à faire qu'écouter un vieux Gardien.» .

Il s’éloigna pour aller s’asseoir et je l’observai un court moment. Il semblait réfléchir. J’avais l’intention de partir discrètement mais dès que j’avançai, il se mit à me regarder. C’était plutôt gênant de partir quand quelqu’un te regarde à mon avis. Alors au lieu de me diriger vers la porte, j’allais m’asseoir à côté de lui. Je pris ma serviette sur mes genoux, une habitude de ne pas voir mes jambes lorsque je m’assoyais, et le regardais quelques secondes, le temps d’évaluer ce qu’il préférait : que je parte ou que je reste. Je crus comprendre qu’il voulait bien je reste d’après mon évaluation éclair, j’espérais avoir bien compris...

« Ça va ? Je peux vous aider en quelque chose ? »

Je lui souris. Il pouvait me faire confiance.

Adossé contre le mur, je baissa le regard lorsqu'elle s'avança et je sentis son parfum s'approcher et s'asseoir près de moi. Elle me fixa le temps d'un battement de coeur, je pense que c'était pour savoir sa présence était souhaitable ou non. Et elle resta tout en cachant ses jambes, étrange elle possédait une peau douce.

« Ça va ? Je peux vous aider en quelque chose ? »

Et elle me lança un sourire qui m'apaisa. Décidément, l'Academy devenait très étrange, l'on trouvait des gens possédant des pouvoirs inoffensifs mais qui avait à la place une force de coeur. Cela n'existait pas avant où régnait la loi du plus fort. De la tête, je lui disais que oui j'allais pas trop mal. Je la sondai furtivement pour voir si je pouvais lui raconter mon histoire et, finalement je pris le risque de la voir partir, ennuyée par moi. Je commençai au tout début lorsque je m'éveilla dans une ruelle de Londres, il y a des siècles de cela, amnésique. La seule chose que je parvenais à me souvenir était que j'étais un vampire et que j'avais commis un crime contre les miens. Je marchais alors la nuit à la recherche d'un refuge. Au fil des décennies, j'aboutit à tomber sur l'Academy. Je passai sur les colères des anciens directeurs - peut-être pas utile de dire que les directeurs ont failli détruire à eux seul l'Academy - et enchaîna sur la Cross et mes compagnons.

« C'est aussi à ce moment que j'ai rencontré Kaede. Elle était... ma compagne, lâchait-je finalement. C'est embarrassant à dire mais j'en étais fou d'elle. Et ce fut de belles années avant qu'elle ne meure. »

Un moment passa avant que je ne reprenne et ce fut par une voix tendue que je continuait.

« Une mare d'ennemis s'était abattu sur l'Academy, alors les Gardiens se levèrent contre eux. On réussit à les éliminer mais je perdit tous mes compagnons ainsi que le directeur - un brave démon. Kaede, elle, m'a sauvé d'une attaque mortelle. Suite à ça, je partit pour ne plus revenir ici.»

Je levais mon regard vers elle en quête d'un regard qui ne serait pas méprisant pour avoir laisser mourir tous ceux que je protégeait. Cela me serait tout bonnement insupportable si cela venait d'elle. Je partirais d'ici encore.

Après mon sourire, il y eut une pause. Il m’affirma qu’il allait bien puis un autre silence s’installa. Sans savoir pourquoi, j’avais l’impression qu’on me sondait, qu’on jugeait. Ce sentiment dérangeant s’estompa dès qu’il se mit à parler. Il était peu sûr de lui – d’après ce que je comprenais – ou de moi. Il émanait de lui un sentiment d’incertitude. J’usai de mon pouvoir, légèrement, pour lui donner confiance et l’aider à parler. J’ignorais si ça marcherait mais d’après le résultat qui suivit, j’en déduisis que oui. Mon pouvoir s’était accru, encore un peu plus. Comme s’il craignait d’être embêtant, voire inintéressant. C’était le contraire. Je le regardais, les expressions de mon visage variant de la situation de son histoire, de son passé. Plus il parlait, plus j’avais l’impression de le voir revivre son passé. J’étais consciente qu’il devait avoir un peu confiance à moi pour confier son passé ainsi, à moins que ce ne soit comme ça pour tout le monde ?

« C'est aussi à ce moment que j'ai rencontré Kaede. Elle était... ma compagne, lâchait-je finalement. C'est embarrassant à dire mais j'en étais fou d'elle. Et ce fut de belles années avant qu'elle ne meure. »

Je me retenais de parler, me doutant bien qu’il allait continuer. Je ne voyais pas ce qu’il y avait d’embarrassant à aimer quelqu’un. Il était vrai que je n’avais jamais été amoureuse mais je me disais qu’il n’y avait à être gêner de dire qu’on ressentait quelque chose pour quelqu’un. Peut-être que je me trompais sans le savoir... Et il rompit le silence, tendu.

« Une mare d'ennemis s'était abattu sur l'Academy, alors les Gardiens se levèrent contre eux. On réussit à les éliminer mais je perdit tous mes compagnons ainsi que le directeur - un brave démon. Kaede, elle, m'a sauvé d'une attaque mortelle. Suite à ça, je partit pour ne plus revenir ici.»

Il leva son regard vers moi. Je clignai des yeux deux ou trois fois pour reprendre contenance. Un peu plus et je pleurais. Avoir les émotions à fleur de peau, c’est pas toujours évident. J’espérais qu’il n’avait remarqué. Je lui souris pour le rassurer.

« Vous venez de dire « pour ne plus jamais revenir ici » mais, vous y êtes non ? Pourquoi êtes-vous revenu si vos souvenirs vous font souffrir ? À moins que je me trompe, il n’aurait pas été de mieux d’aller ailleurs plutôt que de reprendre votre travail qui vous a fait perdre tout vos proches ? »

Un autre petit sourire. J’essayais de comprendre ce qui avait le pousser à revenir ici si cet endroit était le tombeau de son « ancienne vie » en quelque sorte. Tant qu’à moi, on ne retourne pas à un endroit où on a vécu de choses dont on ne veut pas se rappeler. Probablement que seulement en parler était dur alors de là à courir le risque de revivre – à quelques détails près – aussi bien rester loin. J’étais triste pour lui mais le passé était loin derrière, il fallait garder de nos souvenirs que ce qui nous était cher. Mais qu’est-ce que je raconte ? Je n’ai aucun passé, comment je pourrais savoir ça ! L’intuition peut-être... Il reste que je ne trouvais rien de mieux à faire que de rajouter un petit quelque chose :

« Vous me le dites si jamais je peux aider, d’accord ? »

L’aider, c’était bien ce que je voulais. Pour le moment, je n’avais que l’embêter en me pointant ici et en lui posant des questions sur sa vie. Je l’avais écouté parce que ça m’intéressait réellement. Il était une des premières personnes que je rencontrais ici... depuis un bon moment en fait. Je baissai les yeux pour regarder la serviette avec laquelle je couvrais mes jambes. J’avais joué distraitement avec un fil pendant qu’il parlait et je m’obligeai à arrêter pour ne pas trouer le tissu. Si mon pouvoir augmentait, mes habiletés sociales, elles, étaient toujours aussi mauvaises. Je ne savais que faire en compagnie d’une autre personne...

« Vous venez de dire « pour ne plus jamais revenir ici » mais, vous y êtes non ? Pourquoi êtes-vous revenu si vos souvenirs vous font souffrir ? À moins que je me trompe, il n’aurait pas été de mieux d’aller ailleurs plutôt que de reprendre votre travail qui vous a fait perdre tout vos proches ? »

J'eus un petit rire. Elle était sensée, pourquoi revenir. La force de ma peine aurait suffi à m'éloigner pour toujours de ce lieu pour ne plus souffrir et le protéger. Mais au fond de moi, cet endroit était la seule maison qui me restait, même après tous ces drames.

« Vous me le dites si jamais je peux aider, d’accord ? »

Qu'elle est adorable. M'aider à rester ici tel que je suis. Pour lui répondre, il fallu que je cherche mes mots pour qu'elle comprenne le dilemme auquel je fut pris. Le choix de partir n'était pas un choix au départ mais une nécéssité. Evidement, je ne lui parlerais pas de l'Autel Noir. Je ne sais pas si elle pourrait resister à exaucer son voeu le plus cher. Cela me serait insupportable si son prix à payer était trop élever.

« Bien sûr que mes souvenirs me font souffrir mais je vous l'avais dit, je l'avais promis à Kuromé. Mais ce que je ne vous ai pas dit, c'est que la raison du massacre était moi. » Cette fois, je ne cachais plus sur mes émotions révêlant de la fureur et une profonde tristesse. « Un de mes frères - dont j'avais oublié l'existence - avait monté des humains et d'autres pour attaquer l'Academy juste pour mé récupérer et me ramener à mère. Le reste c'était une distraction. »

Je soupira, on s'écartait du jamais. Je lui souris gentiment pour dissiper les mots dur que j'avais dit juste avant. Elle jouait inconsciemment avec la serviette - mais pourquoi ses jolies jambes. Je la regardais sans arrière-pensée mais je fut pris d'une curiosité dévorante. Je voulais tout savoir de son passée. Mais je me refusais à poser brutalemnt cette question, alors il fallait que je réfléchisse au moyen. Ne trouvant que ça, je la posait de la manière la plus amicale possible - ce qui serait un exploit pour car je n'ai qu'un seul ami pendant mon exil, et encore c'était lui aussi un renfermé. Qu'est-ce que je l'appréciait ce vieux machin.

« Assez parlé de moi, c'est pas une vie rose à part à certains moments mais je me tairais. Et toi, si je peux vous tutoyer, où as-tu grandi ? Des frères et soeurs ? Que voulais-tu faire avant l'éveil de ton pouvoir ? »

« Bien sûr que mes souvenirs me font souffrir mais je vous l'avais dit, je l'avais promis à Kuromé. Mais ce que je ne vous ai pas dit, c'est que la raison du massacre était moi. »

Je ne savais pas comment réagir. À sa voix se mêlaient sa fureur et sa tristesse. Avais-je dis quelque de mal ou était-ce seulement qu’il se vidait le coeur ? Je me mordis la lèvre en me demandant quoi faire. Il n’avait pas cessé de parler.

« Un de mes frères - dont j'avais oublié l'existence - avait monté des humains et d'autres pour attaquer l'Academy juste pour mé récupérer et me ramener à mère. Le reste c'était une distraction. »

Il me sourit à son tour, comme pour me rassurer, pour me faire oublier ce que je venais d’entendre. Je pouvais sentir que ce qu’il avait laissé paraître n’était qu’une petite partie de la culpabilité qu’il ressentait. Celle qu’il ressentait à cause de la mort de ceux qu’il aimait. Je m’en voulais un peu d’avoir continuer sur ce sujet-là. Peut-être qu’il préférait l’éviter, ça serait compréhensible après tout. Ça devait être dur d’avoir un souvenir aussi douloureux que ça. Je ne pouvais pas le comprendre mais je pouvais compatir. Il n’aimait sûrement voir les gens s’attendrir sur ce qu’il avait vécu et c’est pourquoi je me tus. Je me contentais de l’observer en cherchant à le comprendre, à le déchiffrer. Je remarquai alors qu’il me regardait avec l’air de chercher à formuler quelque chose. Je me demandais ce que c’était. J’attendis un moment, qu’il parle.

« Assez parlé de moi, c'est pas une vie rose à part à certains moments mais je me tairais. Et toi, si je peux vous tutoyer, où as-tu grandi ? Des frères et soeurs ? Que voulais-tu faire avant l'éveil de ton pouvoir ? »

Je souris. Il tentais d’être amical et ça marchait. Son intonation avait complètement changé. De la politesse à la fureur et la tristesse jusqu’à maintenant, plus familier. De toutes, c’était celle-là que je préférais. C’était plus confortable comme ambiance et ce, sans même que j’y sois pour quelque chose.

"J’ai grandi dans une ville loin d’ici. J’ai resté dans ma maison toute ma vie. Enfin, jusqu’à mes trois ans. Je n’ai aucun frère ou soeur, je suis enfant unique et je me demande même si mes parents voulaient de moi... "

J’eus une sourire triste et je soupirai avant de reprendre.

"J’étais normale jusqu’à ce que j’aie trois ans. J’étais une blonde aux yeux bruns d’après les photos qui restent. Ma mère avait caché à la sienne que j’existais. Ma grand-mère était bizarre et disons qu’elle et ma mère ne s’entendait pas très bien. Un jour ma grand-mère est arrivée chez moi à l’improviste et elle m’a vue. Rendu là, c’est un peu flou mais de ce que je me souviens, c’est à partir de là que j’ai changé. Et ma mère aussi. J’ai grandi enfermée dans ma propre maison, sans aucun miroir. Les derniers mots que j’ai compris avant mon père parte ont été « L’enfant du diable ». Il ne savait que j’écoutais. Je devais avoir 10 ans. J’ai appris tôt à utiliser mon pouvoir mais dès que j’annulais les effets, ma mère me criait après. À quatorze ans, j’en pouvais plus de vivre comme ça. J’ai trouvé la clef de la chambre de mes parents et je suis allée en avant du miroir. C’est là que ma mère m’avait trouvé. Elle faisait comme si elle se souciait de ce que je pensais. Elle s’excusa et me promis de m’envoyer dans une école privée. C’est ici. Quand je suis partie, la seconde où j’ai mis le pied dans la voiture qui m’emmena ici, elle est morte. Par mon père. "

Je pris une grande inspiration et lui souris. Dans ma tête, j’étais orpheline. Ma mère, celle qui m’avait élevé, était morte. Elle n’était peut-être pas très aimante mais elle faisait de son mieux.

"C’est pour ça que je sais pas me comporter avec les gens. Ma vie n’a rien de spéciale alors je vois pas pourquoi je t’ai raconté tout ça..."

"C’est pour ça que je sais pas me comporter avec les gens. Ma vie n’a rien de spéciale alors je vois pas pourquoi je t’ai raconté tout ça..."

Je fus attristé pour elle. Elle aussi, elle n'a pas eu une histoire facile. L'isolement, le dégout de son père et la mort de sa mère. Et elle trouvait tout de même la force de me sourire. De ma mère - celle qui avait accorder cette chasse pour me retrouver -, je me souvenais que de son odeur. J'admirais son courage. Jouant avec ma gourde en l'écoutant raconter son passé, je la regardais pour la réconforter du mieux que je pouvais.

« Eh bien, nous n'avons pas hérité de passé très reluisant toi et moi. Je me permets de te retourner l'offre de t'aider à mieux te sentir au milieu d'autres gens. Même si je suis moi aussi peu ouvert envers les autres mais bon avec mon charme irrésistible, je pense y arriver sans trop de problème. » Je terminais sur cette petite blague pour la faire rire ou au moins sourire, cela marchait tout le temps avec les femmes de la noblesse. Je repris tout aussi légèrement pour adoucir : « Nous pourrions ainsi à panser quelques blessures pour pouvoir aller de l'avant dans l'Academy, tu devrais te plaire ici. Et j'ajouterais que je pense, oui, tes parents te désiraient. On ne peut que désirer l'enfant qu'on attend, bien que je ne peux m'avancer pour moi, ayant oublié tout et j'ai l'impression que cela vaut mieux pour moi. Il est cependant regrettable que ton père ait réagi de cette manière, aurais-je été à sa place que j'aurais agi bien autrement. »

Je butai sur ces derniers mots et voulant reprendre, je ne réussis qu'à balbutier des mots incompréhensibles. Mais qu'est-ce que je raconte ? Elle va penser que je souhaite l'adopter ou... Cela ne se faisait pas de dire cela comme cela, c'était d'une grossièreté incroyable. Je me mortifiais intérieurement. Mon cerveau aurait-il cesser de fonctionner au moment elle est rentrée dans cette salle ? Cela expliquerait décidemment tout. Je me concentrai soudainement à ma gourde avec un tel intérêt. Mais sa douce odeur voluptueuse imprégnant légèrement la pièce m'informait pourtant aucun sentiment de contrariété. Il semblait même émaner de l'amusement devant ma rougeur soudaine. Je secouais la tête et la relevais pour la regarder à nouveau et continuer ce dialogue surnaturel.

J’avais senti son regard qui me soutenait tout le long de mon récit et, je devais l’avouer, ça m’avait aidé à parler. Ce n’était pas que c’était un souvenir douloureux, contrairement aux siens, mais je n’aimais pas en parler, simplement. Ça me rendait triste, toujours, quand j’en parlais. Mais je devais m’y habituer, comme à tout, d’ailleurs. Quand j’eus arrêter, il se mit à parler.

« Eh bien, nous n'avons pas hérité de passé très reluisant toi et moi. Je me permets de te retourner l'offre de t'aider à mieux te sentir au milieu d'autres gens. Même si je suis moi aussi peu ouvert envers les autres mais bon avec mon charme irrésistible, je pense y arriver sans trop de problème. »

Je ris doucement à ce qu’il avait dit. Je ne savais pas s’il était sérieux mais si le but était de me faire sourire, il avait réussi. Son charme irrésistible ? Quel homme, aussi confiant soit-il, dirait ça ? Mais pourquoi est-ce que je me posais cette questions-là ? Je n’y connaissais rien mais j’allais apprendre. C’était pour ça que j’étais ici. Pour oublier mon passé et apprendre à vivre comme quelqu’un de normal – si par « normal » vous comprenez que je veux dire « quelqu’un qui sait agir correctement en présence d’autre personne et ce, sans interagir avec l’atmosphère et leurs émotions tant que ça lui plaît ». Sa voix était toujours aussi douce quand il se remit à parler.

« Nous pourrions ainsi à panser quelques blessures pour pouvoir aller de l'avant dans l'Academy, tu devrais te plaire ici. Et j'ajouterais que je pense, oui, tes parents te désiraient. On ne peut que désirer l'enfant qu'on attend, bien que je ne peux m'avancer pour moi, ayant oublié tout et j'ai l'impression que cela vaut mieux pour moi. Il est cependant regrettable que ton père ait réagi de cette manière, aurais-je été à sa place que j'aurais agi bien autrement. »

J’eus quelques difficultés à comprendre les derniers mots mais je ne les pris pas mal. C’était plutôt intéressant même. Je me demandais ce qu’il pensait, ce qui se passait dans sa tête pour qu’il rougisse autant et si rapidement. Je ne cherchais pas à comprendre, je ne faisais aucune supposition, je me demandais, c’était tout. Une curiosité toute simple. Le même genre de curiosité que celle qu’engendrait le contenue de sa gourde. Le sourire accroché aux lèvres, j’attendis qu’il relève la tête avant de lui répondre.

« C’est... gentil, Ashe. Mais bon, c’est le passé. Je dois passer au travers la tête haute et toi aussi. Le mieux qu’on peut faire, c’est sourire et s’aider, non ? »

Je lui souris et, ne pouvant retenir ma curiosité, je lui demandai.

« Qu’est-ce qu’il y a dans ta gourde ? Ça ne sent pas comme de l’eau... »

Cette odeur, à peine perceptible, me rappelait vaguement quelque chose sans savoir exactement quoi. Et puis une question ne pouvait pas faire de mal, non ? Je me sentais bien à seulement parler avec lui.

« C’est... gentil, Ashe. Mais bon, c’est le passé. Je dois passer au travers la tête haute et toi aussi. Le mieux qu’on peut faire, c’est sourire et s’aider, non ? »

Elle me sourit chaleureusement. Il me semblait que je l'avais gêné légèrement avec ma dernière phrase, mais elle le prenait bien. Tant mieux, en aucun cas je n'aurais souhaité l'embarrassé avec tout ceci. Son visage clair reflétait une lutte intérieure qui apparaissait des fragments de curiosité. Abandonnant ce dur combat, elle me demanda :

« Qu’est-ce qu’il y a dans ta gourde ? Ça ne sent pas comme de l’eau... »

Je tiltait. Mais comment vais-je lui expliquer cela ? Plusieurs choix s'offraient à moi, soit j'agis dans ma nature et je lui expose crûment sa nature et prendre le risque de la voir fuir à toute jambe - désolé mais la plupart des jeunes réagissent comme cela. Soit je raconte de manière enjolé - autant qu'on puisse le faire - le liquide contenu. Cela me surprenant, je choisis la deuxième solution. Peut-être que son contact m'a adouci et me rend plus... "humain" dirais-je. Je rigolais sous cape de cette pensée. Empoignant ma gourde vigoureusement, la tenant tout de même un peu éloigné de moi comme si elle était brûlante et voulait m'aspirer entièrement. L'envie s'était estompu un tant soit peu depuis notre rencontre.

« Eh bien, je pense que tu dois t'en douter. Il s'agit de notre nourriture, à nous les vampires. »

Je bloquais un peu à dire crûment le mot. Enfin, elle devrait supporter, elle semble forte d'après la stature qu'elle prend à côté de moi. Elle prenait confiance en elle. J'ouvris la gourde et lui montrais le reflet rouge qui apparaissait. La douce odeur enivrante du sang me fit redresser et les yeux se bordèrent d'un faible rouge. Je dus me concentrer pour ne pas vider ma vieille gourde - faîte par un vieil ermite un peu fou.

« C'est du s... du sang. » Cette fois-ci sous l'angoisse, mon odeur corporel s'exhala dans toute la pièce, son doux parfum dans mon environnement proche. « Si cela peut te rassurer un tout petit peu, il s'agit de sang animal. Je comprendrais si cela te choque, je... je la cacherais à tes yeux. »

Je lui expliquais les raisons de mon alimentation "herbivore", pourquoi je ne chassais plus les humains. Du moins, je l'expliquais en des termes plus doux. Elle écoutait attentivement ce que je disais.

Ma question resta un moment sans réponse. Il semblait hésiter à me répondre. Peut-être que j’étais de ne pas savoir ? Peut-être qu’il en était gêné ? Plus j’y pensais, plus je me sentais coupable d’avoir posé la question. C’était pas de mes affaires, je n’avais pas à poser de telles questions. C’était peut-être quelque chose de personnel ? Si c’était le cas, j’avais été vraiment impolie ! Oh zut... J’avais encore fait une gaffe. J’étais sur le point de lui dire qu’il n’était pas obligé de me répondre quand il prit sa gourde, la tendant vers moi pour l’éloigner de lui. À bien y penser, c’état vrai qu’il n’y touchant que quand c’était nécessaire, qu’il l’évitait presque... en avait-il honte ?

« Eh bien, je pense que tu dois t'en douter. Il s'agit de notre nourriture, à nous les vampires. »

L’odeur... je la connaissais vraiment ! C’était celle du sang. Donc, il était un vampire. C’était logique en quelque sorte. À le regarder, il paraissait normal mais quand on s’attardait ici ou là, on remarquait des petits détails qui faisait de lui qu’il était. Un vampire... Ils existaient vraiment. J’étais surprise. Pour moi, ils avaient toujours été des créations imaginaires qui n’apparaissaient que dans les livres. Il me confirma ce que j’avais déduit. C’était bien du sang. Liquide vital à tout être vivant... ce sang.. à qui appartenait-il ? D’où provenait-il ? Comment ce l’était procuré ? Je fermai les yeux, pour me ressaisir. Ne rien laisser paraître, ne pas s’imaginer trop de chose. Une odeur agréable se répandit dans toute la pièce. J’ouvris les yeux pour en trouver la source. Ashe. C’était lui. Une autre caractéristique de sa... race ? C’était étrange de penser ça. Ses yeux, ses iris plutôt, étaient bordés de rouge. L’odeur du sang avait fait son effet. Probablement qu’il se retenait de ne pas boire le contenu de la gourde.

« Si cela peut te rassurer un tout petit peu, il s'agit de sang animal. Je comprendrais si cela te choque, je... je la cacherais à tes yeux. »

Oui, ça me rassurait. Je me doutais bien qu’il ne l’avait acheté à l’épicerie, que quelque chose était mort pour que lui vive, mais au moins, le sang ne provenait pas de quelqu’un. Mais, est-ce que ça me choquait ? Non. J’étais surprise de plusieurs choses, un peu perdue peut-être, mais pas coquée. Chacun avait besoin de quelque chose pour vivre et lui, c’était de boire du sang. Je devais m’y faire un point c’est tout. Il se mis à m’expliquer pourquoi il était « herbivore ». Pourquoi il ne chassait pas les humains.. les gens comme moi. Je voyais bien qu’il se forçait à m’expliquer en taisant certaine chose, il essayait de m’épargner ce qui pouvait être plus dur à entendre. Je lui en était reconnaissante. Déjà que d’apprendre que la personne en face de vous est un vampire est un choc en soi quand tu ignorais leur existence auparavant, se faire expliquer par des mots clairs et crus pourquoi il ne tuait plus d’humains aurait trop. J’écoutais ce qu’il me disait en analysant chaque mot de chaque phrase qu’il disait, essayant de me mettre à sa place.

« C’est correct, tu peux la laisser là. Ça ne me dérange pas. Je suis juste surprise, c’est tout. Je pensais pas que les vampires vraiment, sans vouloir te vexer. Simplement surprise et peut-être un peu effrayée... »

J’eus un sourire légèrement coupable. C’était vrai que j’avais un peu peur de lui, de ce qui pourrait ce passer. Pourquoi est-ce que je ne m’en étais pas rendu compte ? Comment est-ce que je devais réagir à ça, moi ? Aucune idée...Je soupirai, un peu découragée d’être moi-même. J’étais un cas désespéré, sans aucune chance d’agir normalement un jour.

« Dis-moi Ashe, est-ce que tu regrettes d’être revenu ici ? Probablement que tu serais jamais venu une première fois si tu avais su ce qui ce serait passé , non ? »

Changer de sujet. Faire comme si rien ne c’était passé, comme si je n’avais pas posé cette question idiote à propos de sa gourde. Je savais maintenant ce qu’il était, de quoi il se nourrissait. Je savais aussi ce qu’il avait vécu, pourquoi il était ici. J’en savais plus sur lui que sur mes propres parents mais j’avais l’impression de ne pas le connaître. Cette impression de ne pas le connaître en sachant autant de chose sur lui était sûrement dû au fait que je ne le connaissais que depuis moins de deux heures.

« Mais probablement que tu veux plus en parler, tu sais, ça me dérange pas. T’as juste à me le dire si tu veux pas répondre ou si je pose trop de question... Au fait, désolée de t’empêcher de t’entraîner. C’était probablement pour ça que tu étais ici... »

Idiote. C’était parfaitement moi, ça. Je me coupais et me contredisais, je posais des questions et lui disais de ne pas répondre. Comment est-ce que je faisais pour être aussi...aussi... nulle ! Je me tus, avant d’ajouter une autre bêtise.

Elle ferma les yeux pour se ressaisir. Elle était forte, je me rendis compte que j'avais tout de même expliqué assez brutalement. Enfin, passons, elle rouvrit les yeux apaisé - un coup de mon odeur sans doute - et fis non de la tête.

« C’est correct, tu peux la laisser là. Ça ne me dérange pas. Je suis juste surprise, c’est tout. Je pensais pas que les vampires vraiment, sans vouloir te vexer. Simplement surprise et peut-être un peu effrayée... »

Vexer ? Mais non, j'agitai la main en signe de négation mais elle fit un sourire coupable. Mais je ne l'en blâmais pas. Cela ne faisait que peu de temps qu'on se connaissait et elle apprend tout à coup que je suis un vampire. Je n'en prenais pas ombrage. Ombrage ? Mon dieu, je suis donc si vieux que même en pensée, je n'arrive à m'expimer qu'en "ancien". Il faut vraiment que j'agisse. Quant à Naomi, elle poussa un soupir de découragement. Elle se triture encore le cerveau pour sa dernière phrase ? Je vais changer de sujet pour qu'elle cesse d'y penser. Une jolie fille comme elle devrait penser à des choses plus légère. Ou des pensées de cette époque alors - seigneur que je suis vieux !

« Dis-moi Ashe, est-ce que tu regrettes d’être revenu ici ? Probablement que tu serais jamais venu une première fois si tu avais su ce qui ce serait passé , non ? »

Bonne question que je me suis posé un nombre incalculable de fois. Je pris le temps encore de réfléchir pour donner une réponse sensée ou approchant. C'est vrai que si j'avais appris que ma famille me chercherait et utiliserait tous les moyens envisageables pour me récupérer, je ne serais pas venu. En fait, c'est faux. Juste pour le sourire ensoleillé de Kaede, pour les amis que j'ai eu en venant, je serais venu mille fois. Et j'aurais tout fait pour les empêcher. Ou je me serais rendu à l'armée ténèbreuse sauvant ainsi tout le monde. Soudain une vision de ce passé parallèle m'envahit.

Le soleil diffusait des rayons blafards - comme s'il était attristé du destin de l'Academy. Tous se préparaient aux combats sauf ceux dont le pouvoir, même faible, était trop utile pour qu'il se sacrifie au combat. La Cross Guard était bien sûr prête ainsi que les professeurs. Par contre, deux personnes brillaient par leur absence. En effet, les deux directeurs s'étaient reclus à la nouvelle de la maladie qui rongeait les forces vitales de l'Ange. Elle promit d'aider au mieux de ses capaciés décroissantes. Elle mentit évidemment car elle avait appris par l'Oracle que même s'ils gagnaient ce combat, elle ne verrait pas le jour prochain se lever, à moins qu'une action qui n'apparaîterait pas survienne et change le destin.

Ashe se prépara et réunit tous ses compagnons et leur exposa son plan. Tous furent médusé et leurs visages se voilèrent d'incompréhension. Le plan était simple : il consistait que le vampire se livre à l'ennemi et le bain de sang n'aurait jamais lieu.S'éloignant pour se recueillir, il vit l'Oracle se rapprocher de lui. Il la voulait depuis tout ce temps, il alla à sa rencontre et la souleva. Le visage de l'Oracle s'illumina lorsqu'elle l'embrassa. Ils restèrent ainsi un moment, puis, en s'écartant pour se regarder, il lui promit de l'épouser. Kaede sourit mais son sourire n'atteint pas ses yeux. Le vampire le vit et ne rejoignit pas tout de suite ses compagnons. Il savait le destin funeste qui attendait sa promise et lui dit qu'il l'empêcherait.

La cross Guard s'avança hors du domaine et vit l'armée. Ils avaient peu mais gardaient encore une once de confiance envers leur capitaine. Mû par une certitude encore jamais éprouvé, il s'avança seul et réussit à voir le directeur. Les chefs ennemis avancèrent et Ashe vit son frère sourire.

« Eh bien te voilà mon frère, tu sais que tu nous as donné beaucoup d'ennui à te retrouver. Et te voilà enfin. »

Son sourire était insoutenable.

« Conduis-moi à notre mère je te prie. Il me tarde de rentrer à la maison, mentit-il. »

Pour toute réponse, son frère fit un geste et l'armée partit comme d'un seul homme. Avant de partir avec son frère maudit, le vampire se retourna et vit Kaede droite lui hurlant de revenir dès qu'il pourrait. Ashe mentit encore et lui promit. Il ne reverra plus mais il sut qu'au moins il avait sauvé tout le monde et l'Autel Noir serait oublié. Au fond de son coeur, il savait qu'elle était toujours vivante et au fil elle l'oublirait pour tomber amoureuse d'un humain.

Je me secoua la tête. Combien de temps avait passé de puis cette vision ? Il regarda Naomi et comprit qu'il ne s'était écoulé que quelques secondes. Avait-elle vu aussi cette vision ? Etait-ce elle qui l'avait provoqué ? Bon répondons à sa question. Mais avant que je lui réponde, elle enchaîna.

« Mais probablement que tu veux plus en parler, tu sais, ça me dérange pas. T’as juste à me le dire si tu veux pas répondre ou si je pose trop de question... Au fait, désolée de t’empêcher de t’entraîner. C’était probablement pour ça que tu étais ici... »

Je ne pus me retenir de rire, cette fois-ci. Que cela fait du bien de rire - une décennie que je n'avais pas ris comme ça. C'est vrai que j'étais venu m'entraîner mais qu'une heure et donc sa venue n'a rien chamboulé dans mes projets. C'est incroyable, ce don à s'emmêler les pensées. Je lui tapotais la tête d'une façon douce pour la calmer un peu. Elle était incroyable.

« Allons ne t'excuse donc pas. J'avais fini de toute façon. Et puis un entraînement, cela peut être mis à plus tard, une conservation comme cela jamais. Et puis je vais te répondre, oui et non, je regrette pas d'être revenu. Je serai venu quand même mais j'aurais agi différemment. »

Je lui souriais, l'engageant à changer de sujet pour elle.

Tout de suite après avoir appris qu’il était un vampire, j’avais tenté de changer de sujet mais tout ce que j’avais réussi à faire, c’était de poser des questions pas trop discrètes et j’étais certaine qu’il ne voudrait pas me répondre. Je m’acharnais, involontairement, à poser des questions sur un mauvais souvenir qu’il m’avait contée. Après avoir poser mes deux questions indésirables, je m’étais mise à réfléchir sur le fait que j’avais l’impression de ne pas le connaître malgré toutes les choses que j’avais apprises sur lui. J’avais fini par déduire que c’était parce que je le connaissais depuis peu de temps. Et là, j’ai enfin réalisé quelles questions j’avais posé, c’est pourquoi je m’étais empressée de m’excuser en lâchant quelque chose comme :

« Mais probablement que tu veux plus en parler, tu sais, ça me dérange pas. T’as juste à me le dire si tu veux pas répondre ou si je pose trop de question... Au fait, désolée de t’empêcher de t’entraîner. C’était probablement pour ça que tu étais ici... »

Pendant que je me traitais mentalement d’idiote, il se mit à rire. Je cessai aussitôt de m’autocritiquer pour le regarder, étonnée.

*J’ai dit quelque chose de drôle ? J’ai dit quelque chose qu’il ne fallait pas ? C’est sa façon de décompresser peut-être ? Peut-être qu’il rit de moi et non pas de ce que j’ai dit ? Qu’est-ce que j’ai fait ? Quelque chose de mal ? De bien ? Tiens, à propos, la notion du bien et du mal, c’est relat... Et voilà ! Je me recommence à me perdre dans mes propres pensées ! Ce que je peux être nulle ! Carrément inutile ! Bon, je recommence à m’autocritiquer. Déjà. C’est un cercle vicieux ou quoi ?! *

Pendant que je réfléchissais joyeusement à tout cela, son rire avait fini par se calmer et il me tapota doucement la tête. Mes pensées cessèrent d’un coup. Je ne savais pas s’il avait prévu de me calmer, mais si c’était le cas, ça avait fonctionné. J’avais repris le dessus sur ma conscience pour une fois...

« Allons ne t'excuse donc pas. J'avais fini de toute façon. Et puis un entraînement, cela peut être mis à plus tard, une conservation comme cela jamais. Et puis je vais te répondre, oui et non, je regrette pas d'être revenu. Je serai venu quand même mais j'aurais agi différemment. »

Il... il me répondait ! Ça ne le gênait pas ? Ce n’était pas des souvenirs douloureux finalement ? Et il me souriait en plus ! Et moi qui stressait à cause de ce que j’avais dit, je m’avais réprimandée pour absolument rien. Ou alors, il me répondait pour être poli, pour ne pas me faire sentir trop coupable... C’était probable mais je ne pouvais pas savoir ce qu’il pensait alors autant oublier tout ça. Je commençai à répondre de façon automatique puis mon cerveau se mit à suivre après la moitié de mon blabla.

« Une conversation comme ça ? Elle a quoi de spéciale ? Tant qu’à moi, je fais seulement bêtise sur bêtise alors... Et tu aurais agi comm... (Mon cerveau embarqua à ce moment-là) Désolée. Je parle encore de ça. Bon... Alors... Hmmm... »

Et oui, je sais, la fin était très spirituelle. Ma bouche avait plus d’idées que mon cerveau. À force de penser à quoi dire ou ne pas dire, j’oubliais mon idée principale, si j’en avais une, bien sûr. De quoi est-ce que je pourrais parler ? De moi ? Non, ça ferait trop égocentrique et trop... ennuyant. Je n’avais rien à dire à propos de moi. Une vie monotone et ennuyante comme tout : toutes les journées se ressemblaient, le même horaire pour chaque chose que je faisais et plus le temps passait, plus j’agissais en automate. C’était quand je m’en étais rendue compte que j’avais entré dans la chambre de ma mère pour voir le miroir. Pour me voir. Mais oui !

« J’ai question un peu stupide à te poser : Est-ce que tu vois ton reflet dans le miroir ? »

Même mon cerveau pouvait avoir des ratées. Ma question était purement et simplement stupide mais c’était toujours intéressant à savoir. Un mythe confirmé ou infirmé ? Je ne savais même pas la réponse que j’attendais. C’était de la curiosité pure et simple. Curiosité naïve digne d’un enfant de 6 ans. Mais c’était presque ce que j’étais face à lui : Une enfant. Je laissai répondre à ma question puis j’en posai une autre.

« Et si je peux poser une autre question... T’as quel âge ? »

C’était impoli, je sais. Mais ça aussi c’était simplement de la curiosité. Il ne répondait que s’il voulait mais c’était des questions inoffensives, non ? Et j’en avais plein d’autres en réserve ! Était-il né vampire ou l’était-il devenu par après ? Est-ce que ça devenait lassant de toujours boire du sang ? Est-ce que le sang humain goûtait meilleur ?

Elle fut positivement destabilisée par ma réaction. Bien que je ne la connaissais pas beaucoup - même si raconter son histoire me permit de savoir sur elle énormément de choses -, elle semblait encore se torturer le cerveau sur mes actions par rapport à ce qu'elle disait. Hmm, je vais devoir corriger tout cela. Et en échange, je lui demanderais de m'apprendre à parler plus... comment définir proprement ma pensée ? "Jeune", voilà plus jeune. Quelle rafraîchissante personne, qu'elle était. Si elle se perdait dans ses idées tumutltueuse, cela devait venir de son isolement subis par sa mère. Ou alors, le fait qu'elle ait vu peu de gens la troublait encore au jour d'aujourd'hui. Qu'importe le passé, concentre-toi Ashe et écoute donc ce qu'elle dire maintenant, me tonnais-je intérieurement.

« Une conversation comme ça ? Elle a quoi de spéciale ? Tant qu’à moi, je fais seulement bêtise sur bêtise alors... Et tu aurais agi comm... (Son cerveau embarqua, je crois à ce moment-là) Désolée. Je parle encore de ça. Bon... Alors... Hmmm... »

Et c'est reparti. Quelle émotivité, cela doit venir de leurs spécificités, aux Humains. Peu de temps à vivre alors ils compensent en se déplaçant dans tous les sens et parlant de tout ce qu'ils leur passent par la tête. Du moins pour elle, cette caractéristique semblait accrue. Par contre, j'ai cessé de comprendre à la moitié de sa tirade. Que voulait-elle dire par bon... alors et hmm, cependant la fin de sa phrase était particulièrement spirituelle. On ne pouvait se tromper sa nature, humaine jusqu'au bout des ongles. De tous ceux que j'ai rencontrés jusqu'à ce fabuleux moment - hormis les Directeurs, - c'était elle que j'appréciais le plus. Je me répète mais j'adorais sa spontanéité. Cependant, elle ne se démonta pas et enchaîna pour cacher son embarras :

« J’ai question un peu stupide à te poser : Est-ce que tu vois ton reflet dans le miroir ? »

Bonne question, encore, j'admets ne m'être jamais vraiment regardé dans un miroir, sauf peut-être une fois il y a plus de trois cent ans. Mais hélas, ces trois siècles ont effacé de ma mémoire ce souvenir - comme le choc qui m'as fait oublié le reste de ma vie. Il faudra que je vérifie avec elle si elle a en sa possession un petit miroir de poche.

« Et si je peux poser une autre question... T’as quel âge ? »

Bah dis donc, on entre directement dans des questions bien plus personnelles. Je fis semblant d'être outragée pour la démonter encore un peu plus - voir si elle pouvait rougir encore plus -, puis je repris mon sérieux et lui fis un clin d'oeil - je ne sais pas si il a touours la même signification - pour lui dire qu'il n'y avait aucune offense. Bon, en gentleman, je me dois de lui répondre.

« Eh bien, reprenons depuis le début. Je voulais dire par conversation, cette rencontre tout à fait particulière, un petit peu musclé au départ. Et tous ces rebondissements, pour finir je crois que je ne me suis jamais confié aussi vite, même avec ma regretté Kaede. » Un voile de tristesse passa fugitivement pour disparaître aussi vite. « Bon, il faut dire que je n'avais pas encore vécu un moment particulièrement horrible. Passons. Alors, mon âge ? Tu as le chic pour poser des questions auquel je n'ai pas beaucoup de réponse. Mais si je suis un rythme logique et avec l'observation de d'autres vampires, je dirais que j'aurais bientôt 424 ans, avec une marge d'erreur de dix ans. Ce qui est important. Pour mon reflet, je n'ai vraiment prété foi à ctte croyance du peuple. D'ailleurs, comment me trouves-tu, toi ? »

Je tournais légèrement la tête pour qu'elle puisse me répondre vranchement. Je savais que je possédais un certain charisme, au vu du nombre de demoiselles - et même de dames d'honneur - que j'avais charmé mais je voulais avoir son avis. M'est avis qu'il serait agéablement surprenant... ou pas.

« Souhaites-tu savoir d'autres choses sur moi ? J'avoue que ton pouvoir m'intrigues au plus haut point. »

Je savais ma dernière question était plutôt indiscrète mais je ne m’Attendais pas à une telle réaction. Déjà que je m’en faisais juste à avoir posée cette question, avec la tête qu’il m’a fait par après, je culpabilisais au maximum, je rougissais encore plus ( si c’était humainement possible, bien sûr). J’avais même détournée la tête, bafouillant des excuses. Quand je me tournai vers lui, ne l’entendant pas dire un mot, je vis qu’il avait repris son sérieux. Il m’avait même fait un clin d’oeil. Donc, si je comprenais, il s’était moqué de moi ! Ah le méchant ! C’était pas si grave, je pouvais le comprendre... Non, c’est faux. Je comprenais rien mais je savais qu’il se moquait gentiment de moi. C’était l’important.

« Eh bien, reprenons depuis le début. Je voulais dire par conversation, cette rencontre tout à fait particulière, un petit peu musclé au départ. Et tous ces rebondissements, pour finir je crois que je ne me suis jamais confié aussi vite, même avec ma regretté Kaede. »

Une lueur de tristesse assombrit son visage et je m’empressai d’utiliser mon pouvoir pour lui rendre sa bonne humeur. Ce n’était peut-être pas très fairplay mais je détestais voir quelqu’un de triste. De plus, ce qu’il disait m’intéressait. J’arrivais à peine à croire qu’il s’était confié à moi et lui aussi apparemment.

« Bon, il faut dire que je n'avais pas encore vécu un moment particulièrement horrible. Passons. Alors, mon âge ? Tu as le chic pour poser des questions auquel je n'ai pas beaucoup de réponse. Mais si je suis un rythme logique et avec l'observation de d'autres vampires, je dirais que j'aurais bientôt 424 ans, avec une marge d'erreur de dix ans. Ce qui est important. Pour mon reflet, je n'ai vraiment prété foi à cette croyance du peuple. D'ailleurs, comment me trouves-tu, toi ? »

Je murmurai un « désolée » quand il me dit que j’avais, et je le cite, « le chic pour poser des questions auquel je n'ai pas beaucoup de réponse ». Je pensais que tout le monde savait son âge mais probablement qu’après un moment on s’en soucie peu si on ne peut mourir. Il me répondit tout de même. 424 avec une marge d’erreur de 10 ans ? Je m’efforçais de ne pas trop laisser paraître mon étonnement. Et lui qui disait ça comme si c’était tout ce qu’il y avait de plus normal ! À bien y penser, il vivait dans un monde où tout ce que je croyais impossible était possible. Un monde que je commençais à peine à découvrir. Je finis par réaliser qu’il m’avait poser une question. Comment est-ce que je le trouvais...? Il se tourna même pour que je puisse lui répondre mais avant que je le fasse, étant plongée (ou plutôt perdue je devrais dire) dans mes pensées, il rajouta une dernière chose.

« Souhaites-tu savoir d'autres choses sur moi ? J'avoue que ton pouvoir m'intrigues au plus haut point. »

« Pour te répondre, je dirais que tu... que tu es beau. Je ne sais pas vraiment quoi penser, je n’ai pas vu beaucoup de gens, beaucoup d’hommes dans ma vie mais je ne crois pas me tromper en disant ça... »

Et là, l’inévitable rougissement, qui avait fini par s’estomper, était revenu, plus discret qu’avant toutefois.

« Et pour le moment, je n’ai rien qui me vienne en tête, aucune question idiote à poser. Tu dis que mon pouvoir t’intrigues alors je pourrais peut-être t’en parler un peu, si tu veux. »

J’attendis sa réponse puis je continuai.

« Avec mon don, je peux inciter les gens à se conduire de telle ou telle manière, mais je ne peux contrôler que ceux dont les pouvoirs sont plus faibles : les gens normaux comme mes parents par exemple. Toi, je ne peux que suggérer une émotion, un sentiment ou alors simplement t’influencer en changeant l’ambiance. Je suis immunisée contre mon propre pouvoir, même si parfois le contraire serait mieux. Je te donne un exemple. »

Je fermai les yeux et baissai la tête, laissant mes cheveux cachés mon visage. Je n’aimais pas qu’on me voit quand j’utilisais mon pouvoir car la couleur de mes iris s’étendait sur toute la surface visible de mes yeux. En d’autres mots : j’avais les yeux entièrement rouge. Je détournai la tête pour éviter qu’il ne le voit et je rouvris les yeux. Je commençai à manipuler l’ambiance, la rendant triste à pleurer pendant un moment puis la chargeant de tension comme lorsqu’une bataille est sur le point de commencer, je terminai l’exemple en l’adoucissant tellement qu’un humain normal aurait sombrer dans un sommeil profond. Je pourrais presque tuer avec mon pouvoir, suggérant des idées, des émotions à une personne pour que celle-ci agisse contre son gré. Mais ce n’était pas moi. Je clignai des yeux deux ou trois fois pour les faire redevenir normaux et je me tournai vers lui pour continuer de lui parler.

« Mes yeux virent au rouge lorsque j’utilise mon pouvoir à pleine capacité mais lorsque mes actions sont minimes, je peux l’utiliser en restant normale. La plupart du temps, c’est pour empêcher les gens d’être triste que je me sers de mon don... »

Je savais de quoi je parlais donc je ne m’égarais pas dans mes pensées. C’était un terrain connu mais que normalement, je détestais aborder. J’espérais que sa curiosité était assouvie.

« Pour te répondre, je dirais que tu... que tu es beau. Je ne sais pas vraiment quoi penser, je n’ai pas vu beaucoup de gens, beaucoup d’hommes dans ma vie mais je ne crois pas me tromper en disant ça... »

Et elle rougit encore mais moins fort et plus discret que les premières fois - et il y en a eu du rougissement. N'ayant plus de questions qu'elle qualifia de "stupide", elle accepta de me parler de si mystérieux pouvoir. Je dois dire que contrôler les émotions était plus qu'intéressant.

« Avec mon don, je peux inciter les gens à se conduire de telle ou telle manière, mais je ne peux contrôler que ceux dont les pouvoirs sont plus faibles : les gens normaux comme mes parents par exemple. Toi, je ne peux que suggérer une émotion, un sentiment ou alors simplement t’influencer en changeant l’ambiance. Je suis immunisée contre mon propre pouvoir, même si parfois le contraire serait mieux. Je te donne un exemple. »

Elle peut même manipuler des personnes ?! C'est un pouvoir avec de grandes capacités, et même le fait qu'elle ne peut contrôler que les gens plus faibles qu'elle n'ôte rien à son prestige. Je suis sûr qu'elle pourrait lever cette limite si elle l'utilisait de manière continue. Pendant que je réfléchissais à tout cela, Naomi fit un exemple pratique. L'air se chargea de tristesse, le chagrin que je portais au fond se réveilla comme mû par un ordre impérieux. Je vis alors ma douce Kaede, belle comme au premier jour. Des larmes coulaient presque sans retenue. Puis, le visage d'une autre femme apparut. Je ne la reconnaissais pas, un truc coincé au fin fond de mon âme me hurlait de me souvenir d'elle.

« Qui êtes-vous, jeune femme ? J'ai l'impression de vous connaître. »

Elle disparut avec le reste de ma phrase. Puis l'air devint électrique comme sur le champ de bataille. Devant mes yeux encore embués de larmes, je revis des scènes de batailles auquel j'ai assisté. Enfin, l'atmosphère se fit d'une douceur insensé. Une telle envie de s'apaiser au point qu'on aurait envie de s'endormir. Je sentais qu'elle avait arrêté malgré le sentiment de douceur qui persistait. Mes pensées était divisées, l'une partie se concentrait pour garder en mémoire ce visage de mon passé, et l'autre voulait savoir encore une chose ou deux sur ce si merveilleux pouvoir. Etant très confus après cette expérience, je n'arrivais plus à réfléchir sainement.

« Mes yeux virent au rouge lorsque j’utilise mon pouvoir à pleine capacité mais lorsque mes actions sont minimes, je peux l’utiliser en restant normale. La plupart du temps, c’est pour empêcher les gens d’être triste que je me sers de mon don... »

« Je vois. Pardonne-moi si je vais me montrer un peu brusque mais j'ai encore une petite question. Quand tu utilise ton pouvoir au maximum, peut-tu causer une douleur si intense qu'il ne puisse se relever ? » Je ne voulais pas dire s'il mourrait mais je ne savais pas si elle penserait la même chose. « Et pourrait-tu contrôler momentanément quelqu'un de plus fort juste pour l'immobiliser ? Un peu dans mon genre. »

Oui, je sais. Ca fait beaucoup pour une petite question. J'étais préoccupé par ce visage sans nom. Je me concentrais quand même pour ne pas trop importuner Naomi et lui un autre sourire, sans chaleur

Quand j’avais commencé à utiliser mon pouvoir, je m’étais détournée à cause de mes yeux. Je savais ce que je faisais mais je n’en ressentais pas l’effet, heureusement. J’avais commencé par la tristesse, une émotion de plus faciles à créer tout le monde ayant des mauvais souvenirs, et même si je m’étais détournée, j’avais aperçu du coin de l’oeil les larmes qui coulaient sans s’arrêter. Je me doutais bien... Non, je savais qu’il pensait à cette Kaede. Il devait l’aimer vraiment beaucoup pour la pleurer autant. Je l’entends dire quelque chose mais je ne répondis pas à ce qu’il avait dit. C’était commun d’entendre les gens parler à leur souvenir. Puis je changeai pour une tension de guerre, de bataille et je terminai en douceur. Pour m’excuser d’avoir joué avec lui, je laissai la douceur se dissiper doucement en annulant mon pouvoir. Une fois mes yeux redevenu normaux, je me tournai vers lui. il avait l’air un peu perdu et confus mais je supposais que c’était normal, personne n’ayant tenté l’expérience avant. Je continuai ce que je disais :

« Mes yeux virent au rouge lorsque j’utilise mon pouvoir à pleine capacité mais lorsque mes actions sont minimes, je peux l’utiliser en restant normale. La plupart du temps, c’est pour empêcher les gens d’être triste que je me sers de mon don... »

À peine avais-je terminé de parler qu’il commença.

« Je vois. Pardonne-moi si je vais me montrer un peu brusque mais j'ai encore une petite question. Quand tu utilise ton pouvoir au maximum, peut-tu causer une douleur si intense qu'il ne puisse se relever ? »

J’ignorais s’il pensait à tuer ou à seulement assommer mais, dans les deux cas, je n’avais jamais essayé.

« Et pourrait-tu contrôler momentanément quelqu'un de plus fort juste pour l'immobiliser ? Un peu dans mon genre. »

Sa « petite question » était plutôt longue mais bon, je ne pouvais pas lui reprocher, pas vrai ? Parce que moi aussi je lui avais posé des « petites questions » plusieurs fois. Il semblait préoccupé et je me demandais à propos de quoi. Comment est-ce que je savais qu’il était préoccupé ? Son sourire n’était plus le même, il était distant.

« Et bien, je n’ai jamais essayé et je n’ai jamais eu à le faire alors j’ignore si je pourrais au moins assommer quelqu’un mais je te donnerai la réponse quand je l’aurai. Et, pour ta deuxième question, je pourrais probablement t’influencer très fortement, pas te contrôler car ça me viderait carrément et là, ça serait moi qui tomberait dans les pommes. Mais si je suis en forme et que j’en ai vraiment de besoin, je pourrais [i]peut-être te faire faire une ou deux choses mais sans plus.»

Je me demandais pourquoi mais je ne posai la question. Il avait toujours l’air de tenter de se souvenir de quelque chose et je ne dis pas un mot pendant un moment pour le laisser se concentrer. Je remontai mes genoux contre moi et posai mon front contre eux. J’attendis un moment puis je soufflai tout bas :

« Ça va ? Je peux t’aider ou...? »

Je ne voulais pas briser sa concentration ou lui faire perdre son idée mais je ne pouvais m’empêcher de demander. Je détestais me sentir inutile.

« Et bien, je n’ai jamais essayé et je n’ai jamais eu à le faire alors j’ignore si je pourrais au moins assommer quelqu’un mais je te donnerai la réponse quand je l’aurai. Et, pour ta deuxième question, je pourrais probablement t’influencer très fortement, pas te contrôler car ça me viderait carrément et là, ça serait moi qui tomberait dans les pommes. Mais si je suis en forme et que j’en ai vraiment de besoin, je pourrais peut-être te faire faire une ou deux choses mais sans plus.»

Je m'en doutais. elle est encore jeune dans son pouvoir, il était évident qu'elle ne pouvait accomplir de grandes choses sans être vidée de forces. Mais il utile si elle est entourée d'alliés. Comme toi, n'est-ce pas ? S'immisça une petite pensée. Cependant, si elle en forme, elle pourrait me faire une choses ou deux. Je me demande quoi et si elle y pensait aussi. Voyant que j'étais toujours sur ce visage, elle remonta ses genoux et dans un souffle, elle me demanda :

« Ça va ? Je peux t’aider ou...? »

« Mmh oui, oui. C'est juste que grâce à ton don, j'ai pu me souvenir d'une partie de mon passé. Je pense qu'il s'agissait de ma soeur. Je n'en suis pas sûr mais c'est une impression trop forte pour l'ignorer. »

Sur cette phrase, je tendis mon bras pour la serrer contre moi un instant. C'était pour moi une façon de la remercier pour cela. Mais sachant que cela la mettrait dans tous ses états, je m'empressa d'ajouter vivement :

« Ne te méprends pas, dis-je dans une faible rougeur. Ce geste était pour te remercier de m'avoir rendu mes souvenirs, ou tout du moins une partie. Si tu as une demande quelquonque, je te l'empresserai de la satisfaire. Quoi que ce soit. »

Et je finis sur un petit sourire en coin pour l'apaiser voyant la rougeur apparaître certainement. Je commençai à bien connaître ses rouages.

Je m’inquiétais pour lui, je me demandais ce qu’il avait. Il semblait chercher quelque chose dans sa mémoire mais je ne pouvais pas l’aider. Qu’est-ce que j’avais fait ? Je n’aurais pas dû lui faire vivre tout ça, toutes ces émotions une à la suite de l’autre tout en sachant qu’il avait des souvenirs douloureux. À quoi pensait-il ? À qui ? Que s’était-il souvenu ? Qu’avait-il vu dans sa mémoire ? Et moi qui restais plantée là sans parler, sans bouger, sans l’aider. J’étais complètement inutile. Complètement et totalement inutile. Je lui posai finalement une question élémentaire : Ça va ? Qui fut suivie par une autre question moins claire cette fois : Je peux t’aider ou... ? Je me tourmentais à nouveau l’esprit, sans m’en rendre compte, à propos de ce qu’il pensait, s’il allait bien bla bla bla. Heureusement, il me répondit presque tout de suite après que j’aie parlé, me sauvant de l’enfer de mes pensées inquiètes.

« Mmh oui, oui. C'est juste que grâce à ton don, j'ai pu me souvenir d'une partie de mon passé. Je pense qu'il s'agissait de ma soeur. Je n'en suis pas sûr mais c'est une impression trop forte pour l'ignorer. »

Il tendit un bras vers moi et me serra contre lui un court moment. Je figeai. C’était la première fois, sauf venant de ma mère, que quelqu’un me donnait un câlin. Ça voulait dire quoi ? Qu’il m’appréciait ? Qu’il me remerciait ? Qu’il allait bien ? Toutes ces réponses ? Je rougis dans le temps de le dire sans comprendre ce qui se passait. Toutefois, il s’empressa de me rassurer, en rougissant légèrement lui aussi. Au moins, je n’étais pas la seule.

« Ne te méprends pas. Ce geste était pour te remercier de m'avoir rendu mes souvenirs, ou tout du moins une partie. Si tu as une demande quelquonque, je te l'empresserai de la satisfaire. Quoi que ce soit. »

Il me fit un petit sourire en coin qui me calma plus que ses mots ne l’avaient fait. Il commençait à me connaître apparemment. Je m’en étonnai sans le laisser paraître. Mes joues restèrent rosées mais j’étais calmée. Pour une fois. Je dépliai mes jambes et lui répondis.

« J’espère vraiment que tu finiras par être certain de ton souvenir, que tu vas trouver qui elle était. Peut-être que tu la retrouveras un jour si elle est comme toi, pas vrai ? Et pour la demande, aucune ne vient en tête pour le moment mais si j’ai besoin de quelque chose, je penserai à toi. »

Je penchai la tête vers l’arrière et fermai les yeux en expirant. J’y étais peut-être allée un peu fort quand je lui avais montré mon don parce que là, je me sentais fatiguée, pas énormément mais fatiguée quand même. Avoir été seule ici, je me serais étendue sur le banc et je me serais reposée là mais je n’étais pas seule. Ashe était avec moi. Un vampire végétarien. C’était étrange à penser. Le premier que je rencontrais. Ne pouvant m’étendre à ma guise, je me mis à parler.

« Tu fais quoi pour passer le temps à part discuter avec des filles qui s’immiscent ici pendant que tu t’entraînes ? »

J’avais rouvert les yeux et replacer la tête avant de parler. J’étais maintenant assise en indien ( et en équilibre ) sur le banc. La tête tournée vers lui, je posais la première question qui m’était venue en tête. Je porta ma main à mon visage pour bailler avant qu’il ne commence à parler puis je portai mon attention toute entière sur lui.

« J’espère vraiment que tu finiras par être certain de ton souvenir, que tu vas trouver qui elle était. Peut-être que tu la retrouveras un jour si elle est comme toi, pas vrai ? Et pour la demande, aucune ne vient en tête pour le moment mais si j’ai besoin de quelque chose, je penserai à toi. »

Il ne lui venait rien à l'esprit ! Etrange, la plupart des humains ordinaires souhaitait toujours une chose. Enfin, le temps avait passé depuis, et puis nous ne sommes pas dans un endroit ordinaire entouré de personnes ordinaires. elle recula la tête et expira. Quelque chose avait changée en elle. Ses traits semblaient fatigués. Avait-elle puisé trop dans ses forces ? Cela était logique. Puis pour confirmer mon hypothèse, elle se mit à baîller après de rouvrir les yeux. Elle se remit à parler en me questionnant enocre sur mes petites habitudes :

« Tu fais quoi pour passer le temps à part discuter avec des filles qui s’immiscent ici pendant que tu t’entraînes ? »

« Eh bien, petite curieuse, si tu veux tout savoir, je vais de ce pas te répondre. D'habitude, j'écris toute la journée, ou alors je terrorise les jeunes filles comme toi. » Je ris et d'un geste lui dit que c'était une blague. Je me repris en relançant : « En fait, je chasse. Mais c'est plus pour le plaisir de traquer sa proie qu'autre chose. Et puis quand je n'ai pas besoin de nourriture, je relâche l'animal. Je ne suis pas un monstre. »

Je m'étrangla à cette idée. Etant vampire, j'aspire d'office à cette appellation.

« Sinon, quand je n'ai plus de devoir de Gardien à effectuer, je me balade la nuit de préférence sous une belle lune. La tranquilité à ce moment-là est splendide. D'ailleurs, je crois qu'il y a une pleine lune ce soir.»

J'hésitai à poser l'autre question. Elle était fatigué et si je lui demandais, elle risquerait d'accepter uniquement pour me faire plaisir. Ou alors, elle refuserait, pensant que je la harcèle. Et puis, cela ressemblait bient trop à un... Je secouais la tête pour m'éclaicir, en vain. Seigneur, quel mal de tête.